dimanche, mai 31, 2009

Sanctuaires

Vous vous souvenez que j'ai parlé de quiétude et de sérénité dans les établissements scolaires, en disant que cette quiétude et cette sérénité peuvent émaner de la construction des établissements, de leur architecture : bâtiments qui n'ont pas plus d'un étage, avec arcades, couloirs en balcon, grandes fenêtres ogivales donnant sur des arbres et sur le ciel.
Et voilà que le chef de l'Etat s'empare de mon vocabulaire, des mots sérénité, quiétude, cloître, il en fait des sanctuaires, et parle de sanctuariser les établissements scolaires.
Alors je mé précipite sur l'article : "ils" ont enfin compris que le cadre, l'architecture des établissements scolaires contribuent à donner une impression de calme, qui rend les élèves studieux et empêche la montée de la violence.
Et bien non! Ils n'ont rien compris à ma Réforme! Les Grands de ce Monde n'ont toujours rien compris et j'ai bien fait de dire par ailleurs de ne pas croire en eux!
Eux, ils veulent transformer les établissements scolaires en sanctuaires par une surveillance renforcée, alors que moi, je veux les transformer en sanctuaires par l'impression exercée sur les élèves par des bâtiments qui ne ressembleraient plus au cotraire à des prisons uniformes, mais à des édifices religieux, avec des ambiances d'église (avez-vous déjà ressenti quelque chose qui ressemble à de la sérénité et de la quiétude en pénétrant dans une église?). Même sans croire on peut accéder à une certaine spiritualité dans un bâtiment qui respire la Paix et la Quiétude.
Je suis allée en classe dans l'enseignement privé (tout en enseignant dans l'enseignement public) et je peux dire qu'on ne pénétrait dans la chapelle de ma vénérable institution, chapelle qui était située à l'étage de celle-ci. Déjà en haut de l'escalier en bois ciré, revêtu d'un tapis central, comme dans un château, on marchait sur la pointe des pieds, car c'était l'espace le plus vénérable de l'institution et quand on pénétrait dans la chapelle aux bancs de bois et au plancher ciré, on marchait sur la pointe des pieds. Même les plus délurées marchaient à pas feutré et personne ne bavardait, tant de ce lieux semblait émacer une Paix que l'on ne voulait pas troubler.
Alors que l'on marchait comme des éléphants sur l'escalier en caoutchouc rebondissant qui montait au deuxième étage et aux classes. Ce qui prouve bien que même l'aspect de l'escalier incitait à des démarches plus ou moins lourdes et influençait notre comportement.
En ces années 60, il n'y avait aucune surveillance vidéo, aucun portique, rien ne disparaissait. Sauf les bérets des uniformes qui atterissaient régulièrement sur les préaux. Avec les ballons.
Quand on était dans les classes qui étaient en face de la chapelle de l'autre côté de la cour (en été des éclaires traversaient parfois la cour entre nous et la chapelle, on les voyait zigzaguer) rien que l'aspect du clocheton recouvert d'ardoise de notre chapelle et le deuxième clocheton de la Grand Poste, donnaient un aspect calme et majestueux à nos études. Malheureusement l'aile d'où l'on pouvait voir ce spectacle a disparu. D'après ce que j'ai pu voir de l'extérieur.
Bref, mon établissement, même sans avoir de cloître semblait être un sanctuaire.
Alors, moi, je dis que les ministres et consorts n'ont rien compris. Exit les consignes de sécurité qui bannissent les armoires en bois (ce fût le cas dans un lycée, dont j'ai vécu la "rénovation").
Je suis allée faire il y a une dizaine d'années de l'EILE dans une école publique. A l'étage, il y avait encore du plancher dans les classes, tout ciré. Une grande salle accueillait les élèves pour le goûter de Noël : elle était aussi tout en bois avec un plancher ciré. Tout de suite, en arrivant dans le couloir de l'étage, on avait l'impression d'être dans un établissement vénérable, ce qui n'était pas le cas au rez-de-chaussée où le sol était en béton. La classe de CM2 du haut (la classe au plancher de bois) était aussi plus studieuse que la la classe de CM2 au sol en béton du bas. Etai-ce réellement un hasard?
Bon, ceci dit, je pense que ma demande de bâtiments, solides et jolis avec galeries imitant les cloîtres, fenêtres ogivales, plafonds hauts, donnant une impression de bâtiment respectable n'a pas été du tout entendue. Tout ce que les grands de ce pays ont retenu, c'est le mot "sanctuaire"!
Et le mot "sérénité".
Mais les caméras vidéos, le système policier que les grands de ce pays veulent installer dans les écoles, rien à voir avec ma demande d'une architecture qui incite à l'étude et à la Paix.
Que les ministres viennent se servir dans mon blog sur Ma Réforme de l'Enseignement de mes phrases et les détournent en en faussant complètement le sens, voilà qui n'est pas très fair-play!
C'est la lutte de Jean-Jacques Rousseau contre le Despotisme non éclairé.
La seule chose que je mettrai dans chaque classe, c'est un téléphone interne permettant d'appeler au secours si un problème grave se pose, ou permettant de venir faire chercher un élève qui embête tout le monde. Souvent (j'en ai l'expérience au CDI), il suffit d'effleurer du doigt le combiné du téléphone pour que l'élève se calme. Et cela suffirait à établir le calme dans tous les établissements.
Bon, voilà, je vois que l'on profite de mon vocabulaire pour en détourner les sens.
Alors, voilà pour mes lecteurs : je pense que le Cadre dans lequel évoluent les élèves a une importance primordiale sur leur compotement : verdure, et architecture traditionnelle, devaient contribuer à cette ambiance sans qu'intervienne des pesonnes extérieures à l'enseingnement.
dominique

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